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Réponses à quelques clichés sur la médiation

« La médiation, c’est pour les faibles. Moi, je suis sûr de gagner : je vais amener l’autre en procès, ça va être vite réglé cette affaire ! »

Non seulement ça ne sera pas vite réglé, puisqu’il faut attendre des mois, sinon des années avant un jugement, et en plus ça risque d’être mal réglé ! Non pas que le jugement sera mauvais en soi, mais celui-ci portera sur un point précis alors que les conflits comportent souvent plusieurs facettes (problèmes de contrats, de reconnaissances, aspects affectifs, financiers, commerciaux, etc.). Par ailleurs, il y a toujours l’aléa judiciaire : on ne sait jamais avec certitude la décision que rendra un magistrat, ni les éléments dont il tiendra compte ou non pour rendre son jugement.

« On a déjà tout essayé, je ne vois pas ce qu’une personne extérieure pourrait apporter de plus. »

Beaucoup de conflits trouvent leur source dans un défaut de communication, qui entraîne des incompréhensions, puis une perte de confiance, voire de l’hostilité.

Le simple fait d’expliquer à une personne extérieure en présence de l’autre partie, la situation et ce que celle-ci a provoqué pour nous, apporte souvent des éléments à l’autre partie, un point de vue, des besoins et des contraintes dont elle n’avait pas nécessairement conscience. Cette remise à plat permet de dire et d’entendre des paroles importantes qui s’étaient perdues au cours du conflit : la méfiance et l’hostilité s’installant, les deux parties ne s’écoutaient plus.

Par ailleurs, le médiateur veillera à ce que chacun s’exprime et écoute vraiment, ce qui est rarement le cas entre les deux parties directement en conflit, sans tierce personne.

« Avec la médiation, ça ne sert plus à rien d’avoir un avocat ! »

Au contraire, l’avocat peut avoir toute sa place dans la médiation. En effet, le médiateur n’est pas un expert juridique, et il n’est pas là pour défendre votre intérêt. Ça reste le rôle de votre avocat. Celui-ci sera utile pour s’assurer que les solutions trouvées en médiation et leur mise en forme dans le protocole d’accord préservent vos intérêts. Selon les circonstances, l’avocat peut même être invité à participer aux réunions de médiation.

« Le médiateur doit forcément être un expert du secteur d’activité sur lequel porte le conflit. »

Non, il ne l’est pas nécessairement, et c’est très bien ainsi. Un expert de votre domaine pourrait très vite se faire une idée sur le partage des torts et la meilleure solution à adopter, et cela peut altérer son devoir d’impartialité. Par ailleurs, beaucoup de conflits proviennent de problèmes de communication. L’ignorance du médiateur oblige alors les parties à remettre les choses à plat, à réexpliquer les choses simplement, d’une manière factuelle. C’est souvent l’occasion pour l’autre partie d’apprendre ou de comprendre des faits, des émotions et des réactions qu’elle ignorait jusqu’à présent.

Toutefois, si au cours de la médiation, les parties sentent le besoin de clarifier un point juridique ou technique, il est tout à fait possible de solliciter leurs avocats ou un expert.

 

Ce qu’apporte le médiateur, ça n’est pas une expertise technique, mais un cadre favorable à la création de solutions qui satisferont les parties.

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